La prothèse totale de genou, également appelée arthroplastie totale de genou, est un remplacement des surfaces articulaires dans le but de reconstruire l'articulation du genou…
L’indication principale étant la douleur du genou suite à une arthrose.Une nécrose osseuse, des séquelles de fractures du genou représentent parfois des indications chirurgicales.
Un genou se compose de trois compartiments : compartiment fémoro-tibial interne, compartiment fémoro-tibial externe et compartiment fémoro-patellaire.
L'arthroplastie est dite totale quand on procède à un remplacement de toutes les surfaces articulaires au niveau de ces trois compartiments. On procèdera par conséquent à un remplacement de la surface articulaire fémorale, de la surface articulaire tibiale ainsi que rotulienne.
Occasionnellement, la prothèse ne remplace qu’un seul compartiment du genou…elle est donc partielle : unicompartimentale interne le plus souvent, plus rarement unicompartimentale externe ou fémoro-patellaire.
Un matériel spécifique à chaque prothèse (ou ancillaire) et des implants d’essais de tailles différentes, adaptés à l’anatomie du patient seront utilisés.
Pourquoi se faire opérer ? Le niveau de douleur et la perte de fonction orientent la décision...en effet, la découverte radiologique d'une arthrose de genou, en l'absence de douleurs et de perte fonctionnelle ne présente pas un motif suffisant à la chirurgie prothétique.C’est en effet une intervention lourde, qui nécessite une revalidation de 2 à 3 mois.
Il faut par conséquent que le bénéfice espéré d’une telle intervention soit supérieur à tous les inconvénients et complications « potentiels ».
On ne meurt pas d’une arthrose de hanche ou de genou…il n’est donc pas indispensable de se faire opérer.
A quel âge se faire opérer ? Chez tout patient, le but est de n'avoir au niveau d'une même articulation qu'une seule prothèse...en effet, la durée de vie d'une prothèse étant limitée, plus jeune aura lieu la première prothèse (primaire), plus une deuxième prothèse (révision) sera inévitable ; or nous savons que les révisions sont toujours des chirurgies plus lourdes, plus complexes, plus à risque de complications et avec des résultats inférieurs comparativement à une prothèse primaire.
On considère dès lors que la soixantaine est un âge "correct" pour la pose d'une prothèse primaire.
Néanmoins, certaines situations particulières, complexes, très invalidantes, nécessitent parfois la mise en place d'une prothèse partielle ou totale de genou chez des patients parfois très jeunes.
Quel type de prothèse choisir ? Votre situation personnelle orientera le chirurgien vers un type d'implants plutôt qu'un autre...il illusoire d'avoir un implant "universel", valable pour tous les patients et pour toute situation. Plusieurs « philosophies » des prothèses de genou existent : postéro-stabilisées, ultra-congruentes, à conservation du ligament croisé postérieur…
L’expérience, la formation de votre chirurgien, les caractéristiques propres à votre genou orienteront le choix. Signalons néanmoins que « on ne connaît que les choses que l’on apprivoise » et par conséquent que l’on fait souvent.
Matériaux utilisés ? Selon le type d'implant, différents métaux pourront être utilisés : titane, chrome-cobalt-nickel. Des traces d’aluminium, de vanadium, de molybdène, …peuvent être présentes.
L’implant fémoral peut être également en céramique.
Entre la pièce tibiale et la pièce fémorale, on trouve le polyéthylène ( pièce en plastique) qui permettra le glissement de la pièce fémorale par rapport à la pièce tibiale.
Les implants seront soit cimentés avec du PMMA soit non cimentés et recouverts d'un traitement de surface permettant l'intégration osseuse.
Allergie ? Etant donné la composition des implants, il est nécessaire de signaler vos allergies connues au chirurgien.
Les implants actuellement sur le marché sont soit totalement, soit partiellement composés d’un alliage de métaux (Nickel,Chrome,Cobalt et autres).
Des réactions cutanées et systémiques d’hypersensibilité aux métaux (« allergie aux métaux ») sont décrites et bien connues par les allergologues, dermatologues, stomatologues,…Ces réactions d’hypersensibilité se traduisent dans notre quotidien par l’ allergie aux « bijoux de fantaisie ».
Des interrogations dès lors apparaissent concernant une hypersensibilité aux implants orthopédiques, dentaires, …responsable d’un échec éventuel de la prothèse et d’une symptomatologie marquée par des douleurs, épanchement articulaire, démangeaisons, éruptions cutanées, diminution de la mobilité.
Selon le registre australien des implants, 1,6 % des révisions de prothèses de genou sont attribuées à un problème de pathologie liée au métal.
Même
si des solutions « hybrides »,
« hypersensitivity-friendly » ou hypoallergéniques existent, l’apparition
sur le marché belge d’une prothèse du genou entièrement en céramique (bpk-s
intergration / Peter Brehm, Germany), totalement dépourvue de métal et donc
totalement non allergisante, offre aux patients allergiques aux métaux des
possibilités nouvelles.
Durée de vie d'une prothèse et résultats attendus ?
Les études montrent qu’à 15 ans, 90% des patients ont toujours leur prothèse de genou. Certaines arthroplasties de genou ont plus de 30 ans…de nombreux facteurs influencent cette durée de vie.
Concernant les résultats attendus, 90 à 95% des patients se déclarent satisfaits à très satisfaits.
Cette technique est par conséquent très encourageante ; le nombre croissant d’arthroplasties de genou au cours de ces dix dernières années témoigne de ces résultats.
Signalons toutefois que le patient mécontent de sa prothèse de genou (ou de hanche) risque d’être mécontent « à vie ».
Que peut-on faire avec une PTG ? Toute chirurgie prothétique vise une récupération fonctionnelle dans la vie de "tous les jours"; il ne faut donc pas vouloir "mettre la barre trop haut" et attendre de votre intervention et de votre prothèse un retour à l'ensemble de vos activités sportives et professionnelles...certains patients reprennent cependant des activités sportives comme la marche, la natation, le vélo, voire le tennis, le golf, le jogging,...Néanmoins, des activités trop intenses, trop fréquentes ou avec des chocs répétitifs, peuvent induire une usure prématurée, des risques de luxation accrus ou tout simplement une insatisfaction relative...
Quelles sont les complications les plus fréquemment rencontrées ?
Les complications de cette chirurgie sont rares…Les avantages procurés par la chirurgie dépassent chez la grande majorité des patients les inconvénients et risques potentiels ; la préparation minutieuse à cette chirurgie représente un moyen de diminuer encore un peu plus les risques liés à la chirurgie mais également à l’anesthésie…Les consultations pré-opératoires en anesthésie permettront également d’apprécier l’état général de chaque patient, de discuter des risques liés à toute une série de pathologies (obésité, diabète, hypertension artérielle, insuffisance cardio-respiratoire ou vasculaire,…) ainsi que des risques liés au traitement pris au quotidien ; ces différents facteurs peuvent être responsables d’un taux accru de complications. Il n’est pas rare de demander des avis complémentaires auprès de votre cardiologue ou pneumologue si cela s’avère utile.
Les complications peuvent être locales (au site opératoire) ou générales (touchent l’organisme) ; précoces ou plus tardives…Lésions neuro-vasculaires, musculaires, ligamentaires, thrombose veineuse superficielle et profonde, embolie pulmonaire, fracture, infection, usure, descellement, mal positionnement des implants, instabilité, luxation, inégalité de longueur, boiterie, hématome, anémie, œdème, algoneurodystrophie, douleurs , raideur, calcifications, cicatrice hypertrophique,...
La peau à la face externe du genou sera systématiquement « endormie » durant les premiers mois puisque les nerfs sensitifs qui innervent cette zone auront été coupés lors de l’incision de la peau…ceci est inévitable mais très souvent réversible (partiellement ou totalement)…le processus de récupération de la sensibilité est cependant très lent.
Cette liste n’est pas exhaustive…Rappelons néanmoins que les avantages procurés par la chirurgie dépassent chez la grande majorité des patients les inconvénients et risques potentiels. Une bonne préparation à l’intervention permet de diminuer ces risques mais ne les supprimera jamais.
Le risque zéro n’existe pas.
« La seule manière de n’encourir aucun risque opératoire étant de ne pas se faire opérer ! »
KCE
reports 113B
La prothèse est-elle remboursée ?
Les prix des différents types d'implants ne sont pas libres mais fixés par l'INAMI...Une quote-part patient sera variable selon le type d'implant...le service de facturation ainsi que la pharmacie de l'institution où vous êtes opérés se feront un plaisir de vous fournir ces informations.
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