PTH

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La prothèse totale de hanche, également appelée arthroplastie totale de hanche, est un remplacement des surfaces articulaires dans le but de reconstruire l'articulation de la hanche... L'arthroplastie est dite totale quand on procède à un remplacement de toutes ces surfaces. On procèdera par conséquent à un remplacement de la tête fémorale d'une part et de la cavité dans laquelle elle s'articule ou cotyle, d'autre part.


Les indications principales sont les lésions dégénératives de la hanche (coxarthrose), les nécroses osseuses (ostéonécrose), certaines fractures ou séquelles de fractures, ...

La symptomatologie (plainte du patient) caractéristique est représentée par des douleurs dans le creux inguinal (l'aine); plus rarement les douleurs sont présentes à la face postérieure de la hanche ou à la face latérale...encore ne faut-il pas confondre avec une tendinite du muscle moyen fessier, des problèmes lombaires ou sacro-iliaques...

Les douleurs irradient parfois jusqu'au genou et orientent parfois à tord vers un problème de genou.
Un matériel spécifique à chaque prothèse sera utilisé: râpes, fraises, implants d’essais de tailles différentes et adaptées à l’anatomie du patient


A quel âge se faire opérer? Chez tout patient, le but est de n'avoir au niveau d'une même articulation qu'une seule prothèse...en effet,

la durée de vie d'une prothèse étant limitée, plus jeune aura lieu la première prothèse (primaire), plus une deuxième prothèse (révision) sera inévitable; or nous savons que les révisions sont toujours des chirurgies plus lourdes, plus complexes, plus à risque de complications et avec des résultats inférieurs comparativement à une prothèse primaire.

On considère dès lors que la soixantaine est un âge "correct" pour la pose d'une prothèse primaire.

Néanmoins, certaines situations particulières, complexes, très invalidantes, nécessitent parfois la mise en place d'une prothèse totale de hanche chez des patients parfois très jeunes.

Pourquoi se faire opérer? Le niveau de douleur et la perte de fonction orientent la décision...en effet, la découverte radiologique d'une arthrose de hanche, en l'absence de douleurs et de perte fonctionnelle ne présente pas un motif suffisant à la chirurgie prothétique.

C’est en effet une intervention lourde, qui nécessite une revalidation de 2 à 3 mois.

Il faut par conséquent que le bénéfice espéré dune telle intervention soit supérieur à tous les inconvénients et complications « potentiels ».

On ne meurt pas d’une arthrose de hanche ou de genou…il n’est donc pas indispensable de se faire opérer.

Quel type de prothèse choisir ? Votre situation personnelle orientera le chirurgien vers un type d'implants plutôt qu'un autre...il illusoire d'avoir un implant "universel", valable pour tout les patients et pour toute situation...le type de tige fémorale ou de cotyle, cimentés ou non, le couple de friction, la double mobilité...sont autant de possibilités qui permettent de s'adapter à la majorité des situations.

Matériaux utilisés? Selon le type d'implant, différents métaux pourront être utilisés: titane, chrome-cobalt, orthinox (acier),En ce qui concerne les couples de friction (tête et insert cotyloïdien) nous auront la possibilité de coupler des têtes céramiques, des têtes métalliques avec des inserts cotyloïdiens céramiques et/ou en polyéthylène à haute densité.

Les implants seront soit cimentés avec du PMMA soit non cimentés et recouverts d'un traitement de surface permettant l'intégration osseuse.

Allergie ? Etant donné la composition des implants, il est nécessaire de signaler vos allergies connues au chirurgien.
Durée de vie d'une prothèse ?
Certaines arthroplasties de hanche ont plus de 30 ans...de nombreux facteurs influencent cette durée de vie. L’utilisation des couples de friction céramique-céramique, des tiges et cotyles non cimentés permet d’espérer des durées de vie encore accrues 

Quelle voie d'abord choisir ? Chaque voie d'abord présente des avantages et des inconvénients et des risques inhérents à la voie d'abord choisie...Partant cependant du principe que "l'on ne fait bien que ce que l'on fait beaucoup", votre chirurgien vous fera part de ses préférences et de son expérience en la matière. La voie d'abord postérieure est cependant souvent décrite comme la plus "luxante" et la plus à risque de lésions nerveuses puisqu'on est très proche du nerf sciatique. La voie d'abord antéro-latérale désinsérant partiellement le moyen fessier est toujours plus à risque de boiterie de moyen fessier et nécessite l'utilisation d'une canne-béquille pour 6 semaines pour protéger le muscle tandis que la voie d'abord antérieure expose à un taux plus élevé de fractures fémorales (http://www.actaorthopaedica.be/acta/download/2013-2/08-De Geest et al.pdf

) et/ou problèmes cutanés...

Que peut-on faire avec une PTH ? Toute chirurgie prothétique vise une récupération fonctionnelle dans la vie de "tous les jours"; il ne faut donc pas vouloir "mettre la barre trop haut" et attendre de votre intervention et de votre prothèse un retour à l'ensemble de vos activités sportives et professionnelles...certains patients reprennent cependant des activités sportives comme la marche, la natation, le vélo, voire le tennis, le golf, le jogging,...Néanmoins, des activités trop intenses, trop fréquentes ou avec des chocs répétitifs, peuvent induire une usure prématurée, des risques de luxation accrus ou tout simplement une insatisfaction relative...

Quelles sont les complications les plus fréquemment rencontrées ?
Les complications de cette chirurgie sont rares...Les avantages procurés par la chirurgie dépassent chez la grande majorité des patients les inconvénients et risques potentiels ; la préparation minutieuse à cette chirurgie représente un moyen de diminuer encore un peu plus les risques liés à la chirurgie mais également à l’anesthésie...Les consultations pré-opératoires en anesthésie permettront également d’apprécier l’état général de chaque patient, de discuter des risques liés à toute une série de pathologies (tabagisme, obésité, diabète, hypertension artérielle, insuffisance cardio- respiratoire ou vasculaire,...) ainsi que des risques liés au traitement pris au quotidien ; ces différents facteurs peuvent être responsables d’un taux accru de complications. Il n’est pas rare de demander des avis complémentaires auprès de votre cardiologue ou pneumologue si cela s’avère utile.

Les complications peuvent être locales (au site opératoire) ou générales (touchent l’organisme) ; précoces ou plus tardives...Lésions neuro-vasculaires, musculaires, thrombose veineuse superficielle et profonde, embolie pulmonaire, fracture du cotyle ou du fémur, infection, usure, descellement, mal positionnement des implants, migration secondaire, instabilité, luxation, inégalité de longueur, boiterie, hématome, anémie, œdème, algoneurodystrophie, calcifications,douleurs résiduelles,...

Cette liste n’est pas exhaustive...Rappelons néanmoins que les avantages procurés par la chirurgie dépassent chez la grande majorité des patients les inconvénients et risques potentiels. Une bonne préparation à l’intervention permet en outre de diminuer ces risques mais ne les supprimera jamais. Signalons toutefois que le patient mécontent de sa prothèse de hanche(ou de genou) risque d’être mécontent « à vie ».

Le risque zéro n’existe pas.

« La seule manière de n’encourir aucun risque opératoire étant de ne pas se faire opérer ! »

KCE reports 113B 

Article à lire:

Les complications médicales et chirurgicales des prothèses totales de hanche

S Boisgard, B Bouillet, S Descamps, JP Levai

http://www.academie-chirurgie.fr/ememoires/005_2012_11_1_060x063.pdf

Résumé

Les complications des prothèses totales de hanche (PTH) sont peu fréquentes et peuvent être, dans un certain nombre de cas, prévenues par une bonne préparation et la mise en place de procédures pendant et après l’intervention. Complications peropératoires. Les complications vasculaires sont rares de 0,2 à 0,3 %. Les complications nerveuses ont une incidence de 0 à 3 %. Les fractures sont le fait de 0,1 à 1 % des interventions ; elles sont le plus souvent sur le versant fémoral. Concernant les complications liées à l’utilisation de ciment, la fréquence est de moins de 5 % pour une hypotension de 20 mmHg ou plus.

Complications postopératoires médicales. Le taux d’infection des PTH est de 0,4 à 1,5 % dans la littérature ; il faut différencier les infections précoces et tardives. Les complications thromboemboliques doivent être prévenues de façon systématique par une anticoagulation postopératoire de 4 à 6 semaines. Complications postopératoires chirurgicales. On observe des taux de luxation entre 0 et 2 % dépendante de la voie d’abord qui est un des risques majeur de poursuite médicolégales. Les ossifications périprothétiques sont deux fois plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes ; elles peuvent être prévenues. Les ruptures d’implants sont évaluées à 0,27 % pour les parties métallique et 0,01 % pour la céramique. Les fractures périprothétiques sont surtout le fait du fémur lors de traumatisme : la fréquence est de l’ordre de 0,8 % sur un suivi à 10 ans avec un délai d’apparition de 4 ans.

Complications liées au couple de frottement. L’usure est le risque évolutif majeur du couple de frottement. Les particules d’usure entraînent des réactions inflammatoires pouvant entraîner des lyses osseuses périprothétiques expliquant le descellement, voire des réactions immunologiques pour des débris métalliques.

La prothèse est-elle remboursée ?

Les prix des différents types d'implants ne sont pas libres mais fixés par l'INAMI...Une quote-part patient sera variable selon le type d'implant...le service de facturation ainsi que la pharmacie de l'institution où vous êtes opérés se feront un plaisir de vous fournir ces informations. 

© christian quintart 2013